dimanche 5 avril 2015

Chronique : Le doux venin des abeilles





Titre : Le doux venin des abeilles
Auteur : Lisa O’Donnell
Date de parution : 14/02/2013
Editeur : Michel Lafon
Nombre de pages : 362 pages






Note : 7,5/10



"« Aujourd’hui, c’est la veille de Noël. Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Aujourd’hui, j’ai quinze ans. Aujourd’hui, j’ai enterré mes parents dans le jardin. Personne ne les regrettera. »

 Après la mort brutale de leurs parents, Marnie, quinze ans, et sa petite sœur Nelly décident de poursuivre leur vie comme si de rien n’était, bien que chacune d’elle soupçonne l’autre de les avoir assassinés. Personne ne semble se douter de leur sort. Excepté Lennie, l’homme qui vit dans la maison voisine. À force d’observer leurs faits et gestes, il finit par remarquer que les deux jeunes filles sont livrées à elles-mêmes, et les prend sous son aile.
Au fil des mois, amis, voisins et autorités – sans compter le dealer du coin qui en a toujours après leur père – commencent à poser des questions. Et un mensonge en entraînant un autre, Marnie et Nelly s’embourbent dans une aventure qui pourrait leur coûter bien plus qu’elles ne peuvent payer."


Pas facile d’écrire ma chronique sur ce roman. A vrai dire, je n’en avais pas beaucoup entendu parler mais c’est en entendant Audrey (du blog et de la chaine YT « Le souffle des mots ») en parler que je l’ai découverts. Je l’ai mis sur ma Wish List et il m’a finalement été offert à mon anniversaire en février dernier. J’avoue que j’avais un peu peut de me lancer dans ce roman, le résumé me semblait prometteur mais je craignais aussi le gros « n’importe quoi », avec des faits sans queue ni tête et une écriture compliquée. Et puis finalement…. j’y ai plus ou moins eu le droit mais ca ne m’a pas empêcher d’apprécier.

Premier point : l’écriture. J’ai adoré le style de l’auteur. C’est simple, brute, et percutant. Le vocabulaire est parfois très cru, mais très bien adapté à l‘histoire et aux personnages, je ne vois pas comment Lisa O’Donnell aurait pu faire autrement si elle ne voulait pas  dénaturer son roman. La forme du récit est également très intéressante. Les chapitres sont courts, et le narrateur varie entre Marnie, Nelly et l’étrange Lennie. Je trouve ca vraiment bien d’avoir différents points de vue, de voir l’histoire sous différents yeux, surtout que les deux sœurs ont des caractères très très différents.

L’histoire est intéressante, surprenante et inédite. En effet, c’est la première fois que je lis quelque chose d’aussi étrange, d’aussi frappant et d’aussi vrai. Pour le coup, rien n’est édulcoré ou surjoué, nous avons juste des personnages justes, brutes et sincères sans caricature ou cliché

J’avoue qu’au début j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire tant l’ambiance est spéciale, oppressante et… gênante en quelque sorte. L’ambiance assez crue m’a vraiment frappé au début, et puis finalement c’est l’élément principal qui m’a fait aimer ce roman.
Le roman est sombre, triste et drôle à la fois. Nous sommes aspirés dans le tourbillon de la vie tragique de ces deux sœurs, qui s’entraident pour continuer de vivre une vie la plus normale possible. Dans cette histoire, on côtoie le sexe, la drogue et la mort mais c’est surtout une histoire d’amour d’amitié et d’espoir.

En bref, une histoire à la fois suffocante et intrigante mettant en avant des personnages attachants, Le doux venin des abeilles est un de ces romans dont on ne ressort pas indemne, et c’est pour cela que je vous le conseil !


« L’intelligence devrait récompenser les élèves non-fumeurs et vierges, et pas les dépravés qui ont des junkies morts dans leur jardin. »

« Les oiseaux chantent encore, la musique est là, toujours. Ma vie continue tandis qu’une autre se retire. La mort, nous l’avons déjà vue, Marnie et moi, ce monceau de glace qui fond  au fil des jours ces gouttes d’eau qui gèlent sur notre âme pour, à chaque instant, nous remémorer ce qui a disparu, mais le désespoir qui assaille aujourd’hui est une peine qui imprègne de ténèbres la moindre de nos fibres. Elle ne viendra pas, l’heure de lui dire adieu. Il ne viendra pas, le point final. Le voilà qui glisse vers l’apaisement, il nous quitte et j’ai beau chercher du courage en le voyant partir, je suis terrassée de larmes, mais je me dois de les cacher car il nous lègue un mensonge à préserver, un mensonge inventé pour nous sauver.»